Lorsque nous avons
commencé
l’incubation artificielle, nous nous sommes heurtés à un bon nombre
de problèmes et posés bien des questions, dont une principale :
pourquoi nous n'avions du mal à avoir plus de 80 % de réussite ? A force
d’observations et de
documentations, des solutions nous sont apparues, et nous vous proposons de vous
en faire part : -hygiène
du pondoir :
un œuf « respire »,
il
peut par un nid sale, absorber un grand nombre de bactéries qui
pour certaines peuvent entraîner la mort de l’embryon ou du poussin
dans sa première semaine. -ramassage des
œufs : les
ramasser
le plus souvent possible en ayant pris soin au préalable de se laver
les mains au savon bactéricide (combien passe au jardin avant et
collecte ensuite). Le transport qui s’en suit doit se faire sans choc,
ni mélange d’œufs souillés donc toutes les manipulations d’œuf se
feront avec les mains lavées
au savon bactéricide. -stockage
des œufs :
gardez en mémoire que celui-ci ne doit pas dépasser 10 jours
et obligatoirement à une température inférieure à
21° (début de développement). Avant de les stocker, nettoyez
les de toutes traces (scalpel, lame de cutter, papier de verre), puis
plongez
les dans une solution désinfectante adaptée. Assurez vous
que la température du produit soit légèrement supérieure
à celle de l’œuf pour que les bactéries soient bien expulsées
par les pores de la coquille et non l’inverse. Puis laissez les
inclinés
à 45° dans une pièce légèrement humide à
une température d’environ 12°, tournez les au minimum 3 fois
par jour (mains désinfectées bien évidement). -pour la
couveuse :
la base est que celle-ci soit propre, il ne vous reste après, qu’à
la désinfecter. Le plus efficace et le moins cher est le formaldéhyde,
ce dernier est à mettre pendant le fonctionnement de la couveuse (attention à ne pas vous
gazer).Placez la dans une pièce où la température et l’hygrométrie
sont les plus stables possibles (bannissez les pièces à vivre),
éloignez la des trépidations et des champs électromagnétiques.
Mettez la en fonctionnement une bonne quinzaine de jours avant la
couvée,
cela vous permettra de régler sa température et son hygrométrie
(rien ne vous empêche de rajouter une dizaine de jours avec des oeufs
et ainsi de tester le réglage et la fertilité de vos sujets
males). -mise en
couveuse : regazez
votre couveuse avant d’y déposer
les œufs que vous aurez ramenés peu
de temps avant à température ambiante (sinon ils subiront un
choc thermique de plus de 20° en peu de temps). Respectez la quantité
maximum d’œufs donnée par le constructeur, celui-ci a prévu
l’ensemble de son matériel à ces fins. Pour le retournement
manuel faites le, le plus souvent possible sans cogner les œufs. -contrôle
de l’œuf :
en contrôlant régulièrement vous pourrez
suivre la croissance de l’embryon et rejeter ceux
qui viendraient à mourir offrant ainsi une possibilité de contaminer
les autres par
mirage : respectez l’embryon, ne bougez pas l’œuf
trop rapidement,
ne le laissez pas sorti trop longtemps, ne le faites pas
« cuire »
sur la lampe (préférer les lampes à leds).Vous
pouvez, passé une dizaine de jours, utilisez le principe du pourcentage
en notant l’évolution (prenez
un œuf factice sur lequel vous tracerez les différentes zones, il
vous servira de référentiel pour vos comparaisons et ainsi
visualiser la fin de développement) par pesée : à savoir qu’un œuf pendant l’incubation va perdre 20% de son poids, ce qui en l’occurrence ici nous intéresse le plus, c’est la période avant le bêchage interne. Nous savons que les œufs d’une même espèce perdent proportionnellement le même poids et ce de façon linéaire. Donc avec une balance (compter 20€), un graphique « gramme/jour», il vous est facile d’éliminer les embryons morts (perte de poids différente, plus d’évolution mais de l’évaporation).
Cette méthode
présente
des avantages certains :
- contrôle
des œufs difficiles à mirer (œuf de marans, d’araucana…)
- beaucoup
moins traumatisante que le mirage pour l’embryon (très faible
manutention)
- fiabilité
par comparaison (par calcul ou bien graphique)
- correction
de l’hygrométrie relative à la pièce ambiante (seul
le contrôle par densité permet de régler le problème
des œufs à coquille plus fine ou plus poreuse).Si vos œufs viennent
à perdre trop de
poids (d’eau), changeant
ainsi l’axe du graphique, on peu corriger en augmentant l’hygrométrie de la couveuse, l’inverse
étant vrai aussi. - ajout
d’eau : une
nouvelle fois, l’eau ajoutée dans les bacs, ne devra pas comporter
de bactéries (le mieux étant l’eau bouillie ramenée
à température de la couveuse). - bêchage
interne :
(date variable selon l’espèce et la variété), cessez
le retournement et augmentez l’hygrométrie. - éclosoir :
placez vos poussins dedans dés que possible, les autres seront bien
plus au calme et votre couveuse sera bien plus facile à nettoyer
après.
Ce
dont, il faut être certain c’est que les problèmes liés
à l’incubation artificielle sont bien plus liés à l’opérateur qu’au
matériel utilisé. Qu’avec de bons reproducteurs, sains,
des règles d’hygiène un peu plus strictes, une surveillance
attentive, il nous est facile d’augmenter nos taux de réussite.
![]() |